À propos de ce questionnaire
Prêt à cheminer avec les trois compères les plus célèbres de l’histoire du western - c’est l’âge d’or du western spaghetti avec des combats intenses à l’arme, des alliances incertaines et des décors inoubliables.Le film durait à l’origine près de 3 heures dans sa version italienne. Lors de la réédition DVD en 2003, les scènes coupées furent doublées et réintégrées. Pour les scènes réintégrées, Clint Eastwood et Eli Wallach se sont eux-mêmes doublés dans la version américaine en dépit du vieillissement de leurs timbres vocaux. Lee Van Cleef, décédé en 1989, est quant à lui doublé par le comédien Simon Prescott.
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La capitaine alcoolique (Aldo Giuffrè) : il devient ami de Blondin et Tuco. Il comprend bien que ses hommes sont envoyés inutilement au massacre et rêve de détruire le pont - un rêve qui se réalisera grâce à ses nouveaux amis. Blessé mortellement durant la bataille du pont, il meurt juste après avoir vu celui-ci exploser. Giuffré est un acteur comique italien.
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Clint Eastwood incarne celui qui est peut-être le mieux réussi de tous les personnages créés par Leone : grandiose et laconique. C’est un as de la gâchette. Il est soigné dans les moindres détails. La présence du cigare de Blondin est un symbole très important dans le film. Eastwood en a un à la bouche dans presque toutes les scènes et le rallume continuellement. De plus, le cigare devient un élément clé de l’action à quelques occasions.
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Il porte un long manteau (aussi appelé cache-poussière) ; ce n’est qu’à la fin du film qu’il endosse ce vêtement, adoptant l’apparence du personnage des deux premiers films et matérialisant, selon l’idée de Leone, l’aspect cyclique de la trilogie. En effet, il s’agit donc chronologiquement d’un retour en arrière par rapport aux deux autres films de la trilogie, autrement dit un préambule.
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Pour conclure sa Trilogie du dollar (également appelée Trilogie de l’homme sans nom) et pour éviter de se répéter, Sergio Leone augmente de deux à trois le nombre de protagonistes : Clint Eastwood et Lee Van Cleef, qui partageaient la vedette dans "Et pour quelques dollars de plus", se voient adjoindre Eli Wallach dans ce troisième film.
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Le film raconte l’histoire de trois as de la gâchette qui durant la guerre de Sécession sont à la recherche d’un chargement d’or disparu. L’or ici n’est qu’un prétexte pour faire avancer l’histoire.
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J’ai signé un contrat fabuleux avec la United Artists. C’est moi qui décide de tout ce que je veux faire. De quels sujets et de quels acteurs ! Ils me donnent ce que je veux, ils me le donnent. Seulement, ces messieurs-bureaucrates du cinéma italien cherchent à me mettre des bâtons dans les roues. Ils font des films en mesurant tout avec une balance de pharmacien.
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Lors de la scène du pont, tant Eastwood que Wallach faillirent être soufflés par l’explosion. Eastwood raconte : "Si nous nous étions trouvés au point choisi par Leone, selon toute probabilité nous ne serions plus ici aujourd’hui pour en parler". On voit effectivement des débris voler autour des acteurs et crever un sac de sable et ce n’est pas un effet spécial. Ce fut Eastwood lui-même qui insista pour déplacer leur position vers un endroit plus sûr.
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Il triello. Sergio Leone sut la mettre en valeur à travers des prises de vues d’un genre nouveau. Il y avait pendant six minutes des plans fixes d’abord panoramiques sur fond de centaines de tombes, puis, de plus en plus serrés et rapides, scrutant le moindre signe des acteurs, un rictus, un mouvement des yeux ou du doigt, dans un montage qui fera école auprès de la génération suivante.
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Lee Van Cleef interprète le rôle de la "brute", un mercenaire insensible et sans pitié qui s’appelle dans les versions italiennes et françaises Sentenza, nom devenu dans la version américaine Angel Eyes ("Yeux d’ange"). À l’origine, Leone voulait que Charles Bronson interprète Sentenza, mais celui-ci était déjà en train de tourner Les Douze Salopards (1967). L’acteur souffrait d’une peur étrange des chevaux, alors évidemment il ne connaissait rien de l’équitation. Sergio Donati raconte : "On lui trouva un cheval docile et amadoué comme une bête de cirque, mais pour pouvoir y monter, il lui fallait une chaise et il fallait que quelqu’un tienne l’animal".
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Leone est très attiré par les idées qui jaillissent durant la préparation du film : "Ce qui m’intéressait, c’était de démystifier les adjectifs d’un côté, et de montrer l’absurdité de la guerre de l’autre… La guerre civile dans laquelle les personnages se débattent, de mon point de vue, est inutile, stupide". Leone est aussi inspiré par une vieille histoire à propos de la guerre : "Je voulais montrer l’imbécillité humaine picaresque de même que la réalité de la guerre. J’avais lu quelque part que 120 000 personnes moururent dans les camps sudistes comme à Andersonville, mais je ne voyais nulle part de référence aux morts dans les camps de prisonniers nordistes. On entend toujours parler des atrocités commises par les perdants, jamais de celles de gagnants".
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Aux yeux de Leone, Tuco représente toutes les contradictions de l’Amérique et aussi en partie les siennes. Après avoir pensé offrir le rôle à Gian Maria Volontè, il choisit Eli Wallach, en qui il sentait quelque chose de chaplinesque. Leone avait détecté la dimension comique de l’acteur cantonné jusqu’ici dans des rôles dramatiques.
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La musique de Morricone fut en grande partie écrite avant le début du tournage, ce qui représentait une amélioration par rapport aux films précédents, où des limitations de budget ne permettaient pas une telle flexibilité. Ainsi, Sergio Leone put faire jouer une partie de la musique sur le plateau de tournage. Cela créait l’atmosphère de la scène et influençait clairement les interprètes. Cette méthode plaisait beaucoup à Clint Eastwood.
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Lors de la production de ses deux premiers films, Leone avait déjà acquis la réputation d’être obsédé par les détails. Mais, durant ce troisième tournage, cette réputation prit des proportions quasi légendaires. Leone avait besoin de 300 figurants, des diligences, des cavaliers, des soldats et tout le reste. En effet, oui, ce n’était qu’un "détail de l’éperon", mais en arrière-plan il voulait voir toute la vie de la ville, avec les gens qui marchent et les cavaliers qui passent. Cette anecdote devint une légende dans le monde du cinéma.
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Il doit se faire amputer le bras droit et réapprendre à tirer de la main gauche. Il cherchera désespérément à se venger. Après avoir retrouvé Tuco, il parle trop longtemps et Tuco en profite pour l’abattre. Mulock est un acteur canadien qui apparaîtra également dans "Il était une fois dans l’Ouest", dans le rôle d’un des trois as de la gâchette, au début du film. Il se suicida durant le tournage, se défenestrant en costume de scène.
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Eli Wallach est presque empoisonné lorsqu’il boit accidentellement une bouteille d’acide laissée par un technicien près de sa bouteille de soda. Wallach mentionne cette anecdote dans son autobiographie, tout en déplorant que Leone, bien qu’il fût un réalisateur brillant, n’eût mis en place aucune mesure de sécurité lors du tournage.
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Ramirez est un prêtre catholique et est le frère de Tuco. Il méprise son frère qui est devenu un bandit, mais fondamentalement il lui veut du bien. Ce qui est étonnant ici, Pablo Ramirez (Luigi Pistilli) est un vétéran ayant joué dans plusieurs westerns spaghettis, mais interprétant habituellement un "méchant".
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Leone a inséré dans le scénario son point de vue personnel : la façon dont Blondin et Tuco perçoivent la guerre est la sienne. La phrase écœurée de Blondin qui commente la bataille du pont : "Je n’avais encore jamais vu crever autant de monde..." synthétise ce que Léone voulait transmettre.
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Blondie inscrit sur une pierre le véritable nom de la tombe où est enterré l’or. Les trois hommes se font face sur la large place au milieu du cimetière pour le duel final. Blondie abat Sentenza alors que Tuco s’aperçoit que son revolver est vide. Blondie avoue l’avoir déchargé la nuit précédente. Il montre aussi qu’il n’avait rien écrit sur la pierre, puisque la tombe recherchée est celle sans nom à côté de celle d’Arch Stanton.
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Le caporal Wallace (Mario Brega) est un gardien de prison qui travaille pour Sentenza, il torture Tuco pour lui faire dire où est le trésor. Sentenza confie ensuite Tuco à Wallace, pour qu’il puisse toucher la prime de sa capture, mais Tuco l’éliminera en le poussant hors d’un train en mouvement. Boucher devenu acteur, l’imposant Brega est omniprésent dans les films de Leone et dans les westerns spaghettis en général.
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Le film est tourné en Espagne, dans le désert de Tabernas (Andalousie), avec l’approbation du régime franquiste et avec l’assistance de l’armée espagnole. Parmi les figurants, on trouve 1 500 soldats locaux. En 1973, Eastwood raconte que du moment que le film ne concernait ni l’Espagne ni les Espagnols, ceux-ci ne se souciaient pas de ce que faisait l’équipe.
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Leone incorpore de la musique pour intensifier le drame et la tension tout en minimalisant les dialogues durant les scènes de fusillade. Sergio Leone ne souhaitait pas que la musique se limite à la répétition des thèmes de chaque personnage, et en attendait un rôle complexe, passant de l’humour au lyrisme, tragique et baroque. La musique devait être un accompagnement de l’histoire, marquant soudainement les changements de rythme, ou accentuant l’aspect tragique de la séquence du camp de concentration.
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Le titre original est : "Il buono, il brutto, il, cattivo". La traduction la plus fidèle serait : "le bon, le laid, et le vilain".
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Le thème musical principal, semblable au hurlement d’un coyote, est une mélodie de deux notes devenue célèbre. Dans le début du film, ce thème est exécuté d’une façon originale : deux voix masculines vocalisent en duo, l’une criant : "Ah !" et l’autre "Eh !". Les "Aaah !" et les "Eeeh !" mêlés imitent l’animal et selon Morricone évoquent la férocité animale de l’ouest sauvage.
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Les trois personnages principaux avaient un son différent pour chacun : une flûte soprano pour Blondin, un ocarina de type arghilofono pour Sentenza et une voix humaine pour Tuco. Cette mélodie se répète tout au long du film comme un leitmotiv appuyant l’entrée en scène ou la sortie d’un personnage.
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La bande originale fut publiée en 1966 et obtint un grand succès, tant auprès du public que de la critique : l’album se classa en quatrième position du Pop album chart du Billboard Magazine au cours de l’année 1968.
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Le film connut rapidement un grand succès à travers le monde, grâce avant tout à la notoriété du réalisateur Sergio Léone. Depuis ses débuts, ce film est demeuré un favori du public. Il est souvent mentionné dans les listes et les palmarès des meilleurs films. Après la sortie du film, les critiques furent diverses, sous l’influence de la dépréciation du western spaghetti outre-Atlantique. Là où le bât blesse : Clint Eastwood et son personnage ne furent également pas épargnés par la critique. Pratiquement inconnu avant la Trilogie du dollar, il pâtit du discrédit attaché au western spaghetti. On considère son jeu volontairement minimaliste comme limité, on se demande même s’il joue ou se contente d’être là.
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Le Colt 1851 Navy, désigné par Samuel Colt "Colt Revolving Belt Pistol of Naval Caliber", est un révolver se chargeant par l’avant du barillet, mise à feu par des capsules à percussion. En dépit de son nom, le 1851 a été en majorité utilisé par l’infanterie, les soldats appréciant sa maniabilité et son faible recul.
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Il faudra attendre deux ans pour voir le film dans les salles françaises : le film est à l’affiche le 8 mars 1968.
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Le "bon" (Clint Eastwood) a 11 cadavres au compteur, tandis que la "brute" n’en a que 3. Finalement, le "bon" a plus que morts dans le placard que les deux autres acteurs vedettes dans le film ensemble.
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En printemps 1966, Sergio Léone a déjà fait deux films avec Eastwood, un film avec Van Cleef, et un troisième avec l’acteur Eli Wallach. Pourtant, Léone ne parlait pas anglais et avait besoin de l’assistance d’un interprète. Wallach, par chance, parlait français couramment comme Léone, ce qui leur permettait de communiquer sans problème. En plus, la moitié de l’équipe et des figurants ne parlait que l’espagnol.
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